En 2024 j'ai commencé une série sur les émotions. Des émotions que j'ai ressenties et que, je pense, on a tous déjà ressentis. Mais il ne s'agira pas des émotions fondamentales, plutôt des sous émotions. Je vous laisserai découvrir ça au fil de l'année.
C'est pas évident de réellement mettre en image une émotion précise. Je sors de ma zone de confort avec ce projet, je me livre plus et même le process créatif est plus complexe.
De base je voulais des acteurs en modèles, mais il y a souvent des critères physiques spécifiques qui servent mieux le message que je fais passer en priorité. Encore moins évident du coup pour quelqu'un de lambda d'incarner ces sentiments.
Je reste fidèle à mon style edito, monochrome, avec une diversité corporelles des modèles, et ma fameuse touche de tulle.
Sur Pinterest vous pouvez voir plus de visuels par thème.
- 2024 -
LA PERTE DE L'INSOUCIANCE
L'insouciance, c’est cette légèreté de l’esprit, cette capacité à vivre sans se soucier de l’avenir ni des responsabilités. C’est aussi une forme de liberté, où le corps et l’esprit peuvent s’exprimer sans contraintes.
Mais petit à petit, cette insouciance s’efface avec le passage à l’âge adulte. Les responsabilités, le travail, les attentes familiales et sociales s’accumulent. On gagne en autonomie, mais on se conforme aussi à des normes, à ce 'costume' de l’adulte responsable. Et dès qu’on sort de ce cadre, on est vite perçu comme marginal.
Pourtant, même en grandissant, il reste en nous cette âme d’enfant. Ce petit être intérieur qu’on veut encore rendre fier.
Avec mon équipe, on a d’abord pensé à représenter cette dualité à travers une double face : une moitié du visage en enfant, l’autre en adulte, avec des looks et des maquillages distincts. Mais c'était assez compliqué et pas vraiment esthétique pour les vêtements, notamment. Du coup on a préféré partir sur 3 moods : l'enfant - la transition - l'âge adulte, le tout avec un décor évolutif.
La photo la plus parlante de ce projet c'est celle où les deux personnages sont réunis sur la même photo, l'enfant et l'adulte dans le même espace, à la fois chambre d'enfant et bureau d'adulte. L'adulte qui repense à son enfance avec nostalgie, qui se juge un peu d'avoir été si naïf, et en même temps qui regrette de ne plus l'être parfois.









CANICULE
Un futur dystopique, où le réchauffement climatique et le dérèglement climatique arrivent à leur paroxysme.
L'humanité représentée par la modèle, se retrouve dans un décor qui ressemble au néant, tout blanc et vide. Il n'y a pas plus d'animaux et de végétaux et il a peu d'humains survivants.
La chaleur est accablante, mais parfois il peut aussi faire froid. C'est pourquoi elle ne sait plus comment s'habiller et oscille entre des vêtements couvrants et quasi pas de vêtements.
Au départ, elle était encore un peu dans le déni de la gravité, et voulait profiter de ce changement pour se détendre au soleil, voyant cette étape comme la fin de sa routine capitaliste "métro / boulot / dodo". Mais la réalité a finit par la rattraper.
Elle peine à ouvrir les yeux, à se mouvoir, à trouver de quoi s'hydrater ou s'alimenter. Elle commence à rêver de glaçons géants comme un mirage.
Et puis, au fil des jours, tout commence à fondre, même elle. C'est très lent et elle se demande si elle va vraiment attendre que la nature décide de son sort ou si elle décidera elle même...












POSITIVITÉ
La positivité c'est une capacité qui consiste à se concentrer sur les aspects constructifs, optimistes et encourageants de la vie, même face aux défis ou aux difficultés. Elle implique d'adopter un point de vue optimiste et d'aborder les expériences avec un esprit d'ouverture et de résilience.
Elle se traduit par des comportements comme la gratitude, l’encouragement, la bienveillance envers soi-même et les autres, ainsi que par la capacité à tirer des leçons des situations difficiles.
A mon sens, la positivité est source de joie de vivre. La joie de vivre c'est le fait d'apprécier les choses simples de la vie et de diffuser une énergie positive autour de soi. C'est un cercle vertueux.
Pour ce projet, j'ai opté pour un monochrome jaune, car le jaune est la couleur qui représente la vitalité, la bonne humeur, la sociabilité et le renouveau.










TOUS.TES FRANÇAIS(ES)
TOUS.TES HUMAIN(E)S
Suite au contexte politique récent, j’ai ressenti l'envie, voire le besoin, de réaliser ce projet.
L'objectif est de rappeler que, peu importe notre couleur de peau, notre sexe, notre orientation sexuelle, notre religion, notre double nationalité, notre morphologie, et bien d'autres caractéristiques, nous sommes avant tout tous.tes français(es), mais surtout, nous sommes tous.tes humains.
En big 2024, il est temps de comprendre et d'accepter nos différences. La France, comme de nombreux autres pays en Europe, est un pays diversifié et hétéroclite. Il n'y a pas de hiérarchie entre les français(es) à établir.
Il est essentiel de comprendre que l'égalité et la dignité sont des droits inaliénables pour tous.tes, et que chaque acte de discrimination ou de haine nuit non seulement aux individus visés, mais à l'ensemble de notre communauté.
Comme le stipule l'Article 1er de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits." Ce principe fondamental nous rappelle que chaque individu mérite d'être traité avec égalité et respect, indépendamment de ses différences.
Ce projet est donc un appel à la tolérance et à la bienveillance. Je pense qu’il est important qu’on se rappel que nous partageons tous.tes un même monde, une même humanité, et que c'est en le comprenant que nous pourrons avancer ensemble vers un avenir plus harmonieux et solidaire.
Pour la DA, j'ai voulu que tout le monde porte les mêmes couleurs. Le choix du jean et du blanc s'est imposé car ce sont des éléments simples et accessibles à tous, en plus de représenter deux couleurs de notre drapeau. Khaula a proposé l'idée de la marinière, un autre symbole emblématique de la France. Enfin, pour compléter et symboliser le drapeau, j'ai ajouté du tulle rouge.
J'ai organisé ce projet en 4ème vitesse, mais nous avons réussi à créer quelque chose de significatif. Gérer un groupe de 15 personnes était une première pour moi et c'était un vrai défi, mais aussi très enrichissant.





L'ATTACHEMENT
Le fait d'être attaché à une personne, peu importe la nature de la relation, c'est développer une connexion émotionnelle forte et durable avec cette personne. C'est intrinsèque à l'homme de tisser des liens, mais cela peut être tout autant positif que nocif.
L'attachement, dans sa vision positive, peut provoquer un sentiment de sécurité, de confort, de soutien, une certaines proximité et une intimité qui peut nous donner plus de confiance en nous même, et en l'avenir.
Mais l'attachement, au paroxysme, ça peut aussi aboutir à une dépendance affective, une vulnérabilité, parfois une jalousie ou une possessivité, et même une limitation personnelle.
Le tout est de trouver l'équilibre.
Pour ce projet j'ai deux cousines, toutes deux de blanc vêtues dans cette matière fluide et vaporeuse qui apporte la douceur. Je voulais des makeups colorés pour contraster un peu. Et l’élément clé c'est bien sure le matelas. Le matelas rappelle le confort de la maison et la proximité.
















"SOUS L'EAU"
Ici je voulais traiter de la difficulté pour les jeunes de s’insérer dans l’emploi et du monde salarial qui aliène plus qu’il n’émancipe.
Les employeurs cherchent le « mouton à 5 pattes » pour des taffs qui ne font pas rêver. Ils veulent des jeunes diplômés avec 5 ans d’études et 5 ans d’expériences, capables d’être polyvalent, payés à peine plus du SMIC pour 39h et pas être regardant s’il faut parfois finir plus tard ou bosser sur sa pause déj…
A la base le travail c’est fait pour émanciper, pour peaufiner sa technique personnelle et devenir un expert de son domaine. Aujourd’hui on a laissé le travail pour l’emploi, et l’emploi aliène et dépersonnalise.
Pour ce projet j’ai fait appel à Maïa, une amie de la danse très jeune et ultra souple. Les poses farfelues qu’elle est capable de prendre apportent un côté déstructuré, comme ma vision du monde salarial.
J’ai ajouté une chaise noire, qui ressort du beige ambiant (petit retour des monochromes), et qui fait clairement référence au monde du travail. En plus ça nous permettait d’avoir un appui si besoin pour certaines poses.
Elle a trouvé dans le placard de son père ce sublime costume beige, oversize pour elle. J’aime le côté trop grand pour elle, qu’on sente qu’elle se noit dedans.
Mais je voulais quand même retrouver la taille pour rester dans ma vibe mode. J’ai proposé à Mélanie de participer au projet, et si investie elle m’a créée un harnais sur mesure, dans les bonnes teintes. Elle s’est inspirée d’une camisole et de la tenue du 5ème élément. En plus elle a pensé à mes différents angles de vu en ajoutant des sangles. Une pépite.
Mais je voulais quand même retrouver la taille pour rester dans ma vibe mode. J’ai proposé à Mélanie de participer au projet, et si investie elle m’a créée un harnais sur mesure, dans les bonnes teintes. Elle s’est inspirée d’une camisole et de la tenue du 5ème élément. En plus elle a pensé à mes différents angles de vu en ajoutant des sangles. Une pépite.













L'INSIGNIFIANCE
Parfois, je me sens insignifiante en tant qu'individu dans le collectif, et j’ai le sentiment que les actions individuelles peuvent manquer d'ampleur nécessaire pour provoquer un changement significatif.
Ce sentiment d'impuissance, je le ressens face à la politique, au patriarcat, à l'écologie, et à d'autres injustices. En tant qu'individu isolé, nous pouvons facilement être submergés par les groupes dominants. Pourtant, nous sommes souvent culpabilisés pour nos inactions individuelles, alors que la solution réside dans l'union et l'éducation collective.
Heureusement, des groupes engagés existent, et grâce aux réseaux sociaux, ils peuvent avoir un impact encore plus grand. Le pouvoir d'un peuple uni est immense. Nous ne sommes pas si insignifiants, à condition de nous éduquer, de nous mobiliser, et d'inspirer les autres.
Ce sentiment d'insignifiance ne se limite pas seulement aux aspects sociaux et politiques. Il peut aussi nous saisir face à l'immensité de la nature et de l'univers. Des moments qui peuvent nous rappeler notre propre petitesse dans l'immensité.
Pour aborder ce thème je voulais utiliser un accessoire petit qui prendrait visuellement beaucoup de place. J'ai trouvé ces marguerites géantes par hasard, et pour accentuer leur grandeur, j'ai choisi une modèle toute petite. Nous avons terminé la séance avec les fleurs au sol et la modèle dominant la scène, symbolisant l'espoir de ne plus se sentir insignifiant.











L'ÉTERNELLE JEUNESSE
Je voulais parler de l'importance de ne pas oublier de laisser parfois son âme d'enfant prendre le dessus. Vous savez ce sentiment d'émerveillement d'un enfant le soir de noël ? On perd cette joie intense en grandissant / vieillissant j'ai l'impression.
Aussi, passé un certain âge, on se dit que faire telle ou telle chose est impossible. Je le vois par exemple avec ma grand mère, on se dit " à ton âge tu vas pas faire ça". Mais pourtant si ça t'apporte de la joie, fais le ! Peu importe ton âge.
C'est comme ça que ma grand mère s'est retrouvé à retourner dans sa ville d'enfance, à l'autre bout de la France, pour retrouver sa meilleure amie. Y a pas d'âge pour vivre.
Pour ce projet je voulais donc deux modèles seniors, portant des vêtements colorés, qui s'amusent comme des enfants. Merci à Miranda Banana pour la confiance, et aux filles pour leur complicité incroyable alors qu'elles venaient de se rencontrer.








L'OPPRESSION
Sentiment que l'on peut ressentir quand on se sent coincé, serré dans son propre corps, comme à l'étroit dedans, à tel point qu'on a l'impression d'étouffer.
Pour ce projet je voulais une modèle aux cheveux longs pour venir les enrouler autour de son corps afin de visualiser cet effet de son propre corps qui nous oppresse.
On a aussi tenté d'aborder les autres facettes de l'oppression, comme l'impuissance, l'anxiété, le replis sur soi, cette sensation de brouillard dans la réflexion ou encore le fait d'avoir beaucoup à porter sur ses épaules.
Pas évident d'exprimer tout ça en une seule image.
Challenge réussi ?












LA FÊTE EST FINIE
Cette drôle de sensation de vide et de solitude quand tout le monde rentre chez lui après la fête et que tu te retrouves seul dans ton décor festif, déjà nostalgique d'un moment qui vient juste de se finir.
Personnellement, depuis que je ne suis plus une enfant, les anniversaires ont tendance à me déprimer un peu. Le temps qui passe m'angoisse. Pas seulement le temps qui passe pour moi, mais aussi pour mes proches, comme par exemple ma grand mère. Réaliser qu'elle vieillit m'angoisse. Réaliser que la place qu'on a dans une famille bouge aussi avec le temps, du plus jeune au plus vieux.
Quand tout le monde rentre chez lui et que la fête est finie j'ai toujours ces drôles de pensées angoissantes qui débarquent.


- 2022 -
RÉSILIENCE
Participation au concours Bernard Magrez sur le thème " Ne jamais renoncer".
Une qualité que je connais bien car je ne considère pas les échecs comme tel mais comme des apprentissages pour faire mieux. Je suis très résiliente et c'est ce qui m'a permis de faire de longues études juridiques ou encore de me lancer en free-lance. Je n'ai pas été dans les meilleurs, mais je n'abandonne jamais.
A mon sens la définition de la résilience c'est la capacité de rebondir malgré la difficulté. Je voulais donc pour ce thème qu'on ressente le rebond. Qu'on sente que mon sujet venait de chuter mais se relève aussitôt. C'était pas évident à choper comme intention mais j'ai quand même eu l'image que je cherchais.
Ensuite on s'est amusées avec des poses plus attaquantes, un peu de double expo etc. Mais toujours en noir et blanc, je ne voyais pas de couleur pour ce sujet.
Pour le look j'ai opté pour une tenue sportive, avec des bandages pour montrer que la personne s'est déjà blessée mais elle est toujours là, à lutter et se battre.
